François Lougah, de son vrai nom Dago Lougah, restera à jamais gravé dans les mémoires en tant que l’une des légendes de la musique ivoirienne. Surnommé « Le Papa National », il a laissé une empreinte indélébile dans le monde de la musique et du cinéma. Né le 22 juin 1942 à Lakota, en Côte d’Ivoire, et décédé le 22 décembre 1996 à Abidjan, sa vie et sa carrière sont dignes d’une véritable épopée.
Jeunesse et Éducation
François Lougah est né dans une famille où la culture et la tradition avaient une place importante. Il est le fils de Dago Gnaoua, chef de canton de Deboua. Ses études primaires l’ont mené à Bondoukou de 1950 à 1956, puis à l’École Primaire Publique de Treichville. Cependant, il a interrompu ses études secondaires après la classe de quatrième pour se consacrer à sa passion.
Une Passion qui se Transforme en Carrière
François Lougah a choisi de suivre sa passion pour la musique et le spectacle. Il a fréquenté l’École française de maçonnerie et de briqueterie de la rue Lambert à Paris, où il a obtenu un CAP en bâtiment avec mention bien. Cependant, sa passion pour le spectacle l’a rapidement rattrapé. Il s’est inscrit à l’École d’Art Dramatique Mona Sangor de 1963 à 1968, où il a pris des cours de piano et a embrassé le métier de chanteur.
La Rencontre Déterminante
En 1962, le destin de François Lougah a basculé lorsqu’il a rencontré Philippe Brunet, un mécène et promoteur de spectacles français. Grâce à sa présence à l’École d’Arts dramatiques et lyriques de 1964 à 1968, Lougah a participé à de nombreuses pièces théâtrales et a même fait des apparitions dans des productions de l’ORTF. Son talent ne s’est pas limité au théâtre, car il a également pris des cours de piano et de solfège à Paris, élargissant ainsi ses compétences artistiques.
Le Parcours Musical
Fasciné par la musique, François Lougah a décidé de se consacrer à elle jusqu’à sa mort en 1997. Avec la complicité de Joseph Miézan-Bognini et de Michel Parayso, il a formé un groupe, le « Trio Midiloms ». Par la suite, il a rejoint l’orchestre d’Yves Beugré (Los Cocoblicos), où il a côtoyé d’autres talents comme Viera Koré. Son talent musical l’a mené à remporter le deuxième prix de l’émission radiophonique « Le jeu de la chance » de Roger Lanzac, suivi du prestigieux Grand Prix du Music-Hall en 1968.
L’Apogée et le Déclin
François Lougah a connu le succès pendant de nombreuses années, mais dans les années 1990, le paysage musical ivoirien a évolué avec l’ascension du Zouglou. La vieille garde, à laquelle il appartenait aux côtés d’Amédée Pierre, Allah Thérèse, et d’autres, a vu son succès relatif. Cependant, son héritage dans l’industrie musicale est indéniable.
Surnommé le « Papa National » par les mélomanes ivoiriens, François Lougah a laissé derrière lui une empreinte culturelle durable. Son décès en décembre 1997 a marqué la fin d’une ère, mais son héritage musical continue d’inspirer de nouvelles générations d’artistes en Côte d’Ivoire et au-delà.
Le mausolée de François Lougah près de Lakota est un témoignage de son impact et de son influence durables sur la scène musicale ivoirienne. Son histoire est un rappel de la puissance de la passion et du talent pour façonner des carrières artistiques exceptionnelles.